Des écrins pour des trésors de papier

 Un article de Laurence DUMONCEAU paru ce lundi 22 novembre 2010 dans L'Avenir. (photo EDA)

 La relieuse stéphanoise Géraldine Servais a présenté quelques-unes de ses réalisations à l'occasion du week-end de l'artisan d'art.

«C'est la lecture du roman «la relieuse du Gué» qui m'a donné envie de découvrir cet univers», indiquait une amatrice d'artisanat qui a poussé la porte de l'habitation de la relieuse, graveuse et illustratrice Géraldine Servais. Celle-ci présentait son travail samedi et dimanche, dans le cadre du week-end artisan d'art, dans son atelier de Court-Saint-Étienne. Cette illustratrice de formation est venue à la reliure via la gravure. «Je souhaitais relier mes gravures, j'ai d'ailleurs commencé par faire de petits dépliants en accordéon avec des gravures. Après les Beaux-Arts de Bruxelles, j'ai suivi un stage en Norvège et j'ai attrapé le virus de la reliure.» Des reliures que Géraldine réalise autant pour des cabinets d'avocats qui souhaitent regrouper des revues juridiques d'une année que pour des petits livres d'art, comme ces trois petits livres intitulés Lettres et regroupés dans une enveloppe... Elle travaille aussi sur des ouvrages de collectionneur, comme ce code pénal illustré. «Quand je collabore avec des collectionneurs, j'essaie de trouver un lien entre le livre - qui est entièrement conservé - et sa reliure, indique Géraldine, qui a par exemple réalisé une reliure en cuir en relief pour un ouvrage regroupant des gravures originales d'un artiste qu'elle apprécie. La reliure implique un travail sur les pages des ouvrages, dont certaines doivent être remises d'équerre, mais aussi de la couture, pour des reliures légères ou encore le travail du cuir... qu'il faut rendre aussi fin qu'une feuille de cigarette grâce à des outils aussi efficaces qu'une lame de rasoir.

«J'apprécie rencontrer des personnes qui souhaitent faire relier leurs livres, mais aussi rentrer dans leur histoire par le biais des livres qu'ils aiment, indique Géraldine Servais. Elle s'est notamment penchée sur une série d'ouvrages concernant les Templiers ou sur l'unique version française d'un ouvrage de magie. «Pour ce collectionneur, il n'était pas possible de relier le manuscrit qui n'était pas composé de carnets. J'ai donc réalisé une boîte dans les tons bordeaux, qui aura sa place dans sa bibliothèque assez classique. J'adore aussi travailler pour les auteurs de BD, leur faire des portfolios regroupant des travaux sur la nature ou sur la ville. C'est plus moderne et plus créatif.» Géraldine Servais a d'ailleurs réalisé un portfolio pour Philippe Geluck, il y a quelques années, lors de son exposition consacrée au Chat, à Paris.